A propos

« La peinture de Bruno Schmeltz paraît offrir une dualité bien rassurante : une nature idyllique lieu de ressourcement et l’apologie d’une civilisation fière de sa haute technicité. Le propos du peintre est beaucoup plus ambigu ; il renvoie dos à dos des mythes qu’il considère comme des leurres… celui de l’Age d’or, situé dans le passé, celui de la Modernité, des lendemains présumés meilleurs. Pour Schmeltz, le Paradis est à jamais perdu. Dans ses étranges Bucoliques, la beauté, l’équilibre demeurent toujours problématiques. La Nature souveraine dresse ses remparts inexpugnables face aux entreprises humaines ; même si elle sert d’écrin à la beauté féminine, à la fougue des animaux, elle demeure omniprésente.

C’est dans son silence minéral que viendront s’éteindre les fracas d’une civilisation technologique et matérialiste : les pyramides, les arcs de triomphe, qui furent en leurs temps les grands travaux des pharaons et des imperators nous invitent à méditer la vanité des ambitions humaines.

Par le moyen d’une technique sans faille, dans des formats souvent monumentaux, Bruno Schmeltz nous livre une peinture savante, cultivée, inscrite dans son époque mais aussi dans le continuum d’une tradition revivifiée. Sur les blocs de marbre où il appose sa signature, il pourrait graver à la manière des Anciens BRUNO SCHMELTZ PICTOR. »

Michelle HENG